Fausse couche
Hier il bougeait… et tout d’un coup soudain, cet être que j’attendais est appelé fausse couche.
Était-elle fausse la joie que j’ai pu ressentir le jour où j’ai appris qu’il vivait en moi ?
La peur, les doutes… les larmes de joie… tout ceci étaient faux ?
Fausse couche… diantre, mes nausées, mes maux de dos… mes prises de poids, mes pertes de poids, mes hospitalisations… mes envies gourmandes, tous ces instants étaient donc faux ?
L’avenir que je concevais… le prénom que je désirais, les mots que je lui disais… tout ça étaient-ils faux ?
Peut-on faire réellement fausse couche ?
On perd un être qu’on a désiré. On perd une belle part de nous qu’on a logé au plus profond de nous. Vivre si intimement pendant tellement de semaines avec un être !
Fausse couche… Mon bébé n’est plus en moi. Mon bébé est mort en moi. Mon bébé est né sans vie… j’ai accouché d’un bébé mort !
Il y a ces peines que l’on néglige. Il y a ces traumatismes qu’on minimise.
Il y a des mots qu’on tait par pudeur… comme si la pudeur effaçait les histoires sombres, les pertes trop lourdes.
Pour vous, ce bébé n’a jamais compté… pour vous il n’est jamais né… mais pour moi il a vécu… pour moi, il avait un avenir.
Pour vous j’ai fait fausse couche… mais mon corps gardera à jamais les marques de son passage.
Pour vous je ne suis pas une mère… mais j’ai porté la vie et je ferai tous les jours un peu, le deuil de mon enfant.
Oui… mon enfant… car il aura toujours sa place dans mon histoire.
Parce que tous ces moments qu’on a vécus n’ont jamais été faux.
Mon ange repose auprès du seigneur… qu’il m’aide à guérir de cette séparation.
Soutien à toutes les femmes qui ont un jour perdu un bébé.
