Mon Oumar

Depuis quelques jours je ressens comme un manque en moi. Mon géniteur me manque. Le sang ne se perd pas, c’est vrai. Mon papa, je n’ai aucun souvenir de lui mais je l’aime à en mourir et je veux l’honorer toute ma vie. Aujourd’hui j’aimerais écrire à mon père.

Papa,

On m’a dit que j’étais la prunelle de tes yeux. Que de maman tu étais très amoureux. On m’a dit des choses négatives aussi, mais de toi je ne retiens que ce qu’il y a de bons. Merci Oumar, merci pour l’amour donné à Pauline. Merci d’avoir eu peur de nous perdre toutes les deux. Merci papa de m’avoir donné ton nom, c’est mon plus bel héritage. Je peux me vanter d’avoir été désirée et reconnue. Ca fait mal de ne pas me souvenir de toi, de ne pas avoir une seule photo de nous… Ca fait mal d’être orpheline de ton amour, de ta présence, mais ne t’inquiète pas j’ai appris à surmonter tout ça, quoiqu’il y aura des jours où la douleur sera vive et difficile à surpasser.

Il y a des jours comme en ce moment où tu me manques énormément. Je pense à toi, j’ai envie de te parler, de te raconter mes peines, surtout mes peines de cœur, papa je suis faite pour être une fille à papa. Tu devais être mon meilleur ami, mon plus grand confident. Tu devais m’essuyer les larmes quand l’amour me fait mal et menacer tous les hommes qui jouent avec ton plus beau trésor… tu me manques.

26 ans, en cette fin d’année 2020 je pense à ce que ta vie aurait pu être si tu étais là. Je pense au genre de père que tu aurais été et j’imagine mes frères et sœurs, ceux là qui me ressemblent comme je te ressemble ! J’aurais été une bonne grande sœur tu penses ? On ne le saura jamais parce que la vie et la mort se sont rencontrés et faucheuse t’a emporté. Je n’ai donc que mon imaginaire pour te faire vivre, et mon amour pour toi pour me donner la force de continuer.

Papa je suis une bipolaire amoureuse. C’est de ta faute. Je ne sais pas aimer à moitié, j’ai peur de perdre quand j’aime, peur du rejet, peur de la douleur et c’est de ta faute… j’aurais tant aimé pourvoir te parler. Te dire sans peur toutes ces choses qui m’effraient et me freinent. En fin bref… repose en paix mon amour, tu as laissé une battante sur terre et elle gère. Continue d’être l’étoile qui veille sur moi, l’ange qui plaide ma cause auprès de Dieu.

J’ai pris la beauté de Pauline, son caractère bordélique, ses formes… tu serais fière de la jeune femme que je suis. J’ai pris de toi, je crois ton altruisme et ta force. Je continue parce que je n’ai pas d’autres choix. Je continue parce qu’il faut vivre même s’il parfois je bois du noir. Je continue parce que ton souvenir me donne de l’espoir.

A mon amour de l’éternité,

Cet homme que j’ai pas connu mais qui m’a tout donné.

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