Aujourd’hui, cet article sera assez spécial. Je vais vous parler de moi ! Et à travers moi, vous parler de vous. Vous allez comprendre.
Ca c’est moi avant. J’étais mince. Je devais avoir 14 ou 15 ans.
J’avais de jolies formes, les bras minces et j’en passe ! J’étais belle, j’étais presque sans complexes. A cette époque là, les gens me parlaient, de quoi ? Je ne sais pas, surement pas mon poids. J’avais une morphologie « agréable », mais malgré ça me mettre en maillot de bain à la piscine me complexait. Je ne voulait jamais nager, pourtant je portais mon maillot de bain et devant mon miroir j’admirais ce corps qui pour moi était parfait. J’étais sportive, j’adorais courir, j’étais bonne endurance, c’était la jeunesse !
Puis un jour, j’ai connu l’échec. J’ai échoué à un examen scolaire et ma mère était tellement déçue de moi que je me souviens encore du regard froid qu’elle a posé sur moi ce jour là. J’en ai souffert. L’écrire aujourd’hui, c’est peut être culpabiliser maman mais au fond je ne lui en veut pas, elle avait le droit d’être fâchée. Par contre je l’ai mal vécu. A la maison elle me parlait presque plus. C’est ma mère, son mode de communication et j’accepte. Mais ne supportant plus tout ça, j’ai profité de mes vacances pour aller me réfugier chez ma sœur. J’étais triste, dépressive, et entre mes problèmes intérieurs de l’époque ( je n’avais toujours pas accepté la mort de mes parents biologiques) et cet échec que je ne dirigeais pas je me suis laissée aller à la dépression. Je passais mon temps à pleurer, dormir et manger, comme si manger pouvait me redonner la vie. Je n’avais que ça, la nourriture pour me sentir vivante. En plus, chez ma sœur, j’étais souvent seule. Mon neveu avait ses activités de vacances, il y allait avec sa nounou. Ma sœur et son mari bossaient, donc j’étais seule dans l’appartement, moi et mon ami frigo, toujours plein.
Quelques semaines après, il y avait une réunion à la maison, chez mes parents. Et j’y suis allée avec ma sœur. C’est ce jour là qu’on m’a dit pour la première fois, que j’ai grossis, papa m’a dit « Tu as grossis ma fille « ! Ce n’était pas méchant. Quand il a dit cela, j’ai commencé à me regarder dans le miroir. A la maison, on a un grand miroir juste à l’entrée. Alors dans ce miroir je me suis regardé, j’avais une poitrine, des fesses, des hanches, des bras, j’étais devenue une femme en quelques semaines. Dans la rue quand je marchais, les hommes me regardaient avec des yeux pervers. Ma soeur les menaçait (lol) . J’ai sentis que j’avais changé ! Je n’étais pas obèse, je devenais juste femme.
Ce qui est étrange, c’est que j’ai commencé à grossir en classe de 3ème, mais c’est comme si cette année là, j’avais été moi, puis une autre moi, et ce nouveau moi, avait disparu et moi j’étais redevenue moi. C’est fou, je sais. Mais d’un mois à l’autre j’avais perdu seule tous le poids que j’avais. C’est parce que j’étais à nouveau en paix avec maman et avec moi même.
Alors pendant mon second cycle, j’étais une jeune fille normale, mince ! Comme si ces 3 mois où j’avais été « femme » n’avaient pas existé. Je ne me suis pas vu grossir. Je prenais du poids, les gens me disaient tu grossis. Même quand j’étais mince, on me disait parfois que j’étais trop grosse. Donc très tôt, j’ai commencé à cacher mes bras sur les photos, à me culpabiliser… Bref, la Malicka Mince de cette photo, n’est plus.
Ca, c’est moi aujourd’hui. Et cette photo est quelque part le parcours de mes complexes. Accepter de me faire photographier est un exercice difficile. Pourtant j’adore la caméra. J’adore les photos, j’aime me photographier moi même, sans selfie, je serai sans photos. Ce fut difficile pour moi, de passer d’une taille fine, à une taille si large. Mes bras sont des complexes. Je suis large, carrée, un peu musclée. Mon ventre est tout gros, gonflée… Oui, mon corps à changé et l’accepter est encore un combat. J’adore manger. J’aime tellement les bonnes choses ( lol).
M’habiller est parcours du combattant. Je cherche à cacher le maximum mes formes et à masquer mon mal être. J’ai tellement de style et de peps en réalité ! Mais j’ai honte d’assumer ce corps, qui est pourtant le mien. Et les gens, ils ne savent pas parler. Ils te blessent avec leurs mots. On m’a appelé la grosse, éléphant, baleine… On m’a dit que je serai une femme enceinte obèse et moche ! Bref On m’a dit que je devenais laide ! Les gens sont méchants. Et j’ai pleuré tant de fois! Pour leur plaire, pour qu’ils arrêtent de me blesser, j’ai essayé des régimes, j’ai essayé le sport même si je n’aime plus ça. J’ai dépensé des centaines de mille à tester des tisanes et des thés à la con ! Oui j’ai souffert. Mais un jour je me suis regardé et j’ai vu que j’étais belle malgré tout ce poids. Malgré mon physique qui a changé. Et aujourd’hui je me bats pour m’aimer encore plus. Je suis rondement belle et spéciale. Je suis une bombe, je suis une Africa Lady. J’ai des formes que beaucoup de femmes paient aujourd’hui pour avoir ! Je suis une belle créature. Et si je prends soin de mon corps, si j’essaie de perdre du poids, ce ne sera plus jamais pour les autres, mais pour moi même. Pour ma santé et mon propre bien être à moi. J’ai tellement écouté les autres, j’ai été tellement faible d’esprit, que j’ai arrêté de manger, je culpabilisais quand je mangeais. Je m’affamais à avoir des vertiges. Mais pourquoi donc ? Quel critère divin dit que je ne suis pas assez bien physiquement pour qu’on me respecte et me parle avec respect?
De plus, j’ai appris dernièrement que j’avais un épanchement au niveau des ovaires. Cela dit, j’ai des problèmes hormonaux qui peuvent expliquer pourquoi je prends autant de poids. Les gens nous accusent, nous jugent. Quand une grosse mange on trouve qu’elle ne devrait pas, parce qu’elle a déjà assez de graisse, mais combien de femmes comme moi souffrent d’un déséquilibre hormonal? Combien prennent du poids à cause d’un traitement médical ! Combien souffrent intérieurement à cause de leur poids ! C’est déjà assez difficile pour nous de gérer nos problèmes de santé, avons besoin d’être encore malmenées ?
Je ne suis là pour dire qu’être grosse c’est bien, où être mince c’est bien. Je suis là pour dire à une femme, que son corps est magnifique. Que son corps lui appartient. Qu’avec 30 Kilos, ou 200 kilos, elle a le droit d’être belle et décomplexée. Arrêtons de donner de la valeur aux paroles blessantes des autres. Arrêtons de nous faire du mal pour rentrer dans les critères de beauté d’une société changeante et égoïste. Mon âme n’a pas changé, ma gentillesse est intacte, ma personnalité est plus forte. Mon sang n’a pas changé de groupe, mon nom est le même. Mince ou grosse mes empreintes digitales sont les mêmes !
Aujourd’hui, j’ai décidé de m’aimer. De me laisser photographier et de reconnaître que je suis une belle femme. Je l’étais hier, je le suis aujourd’hui et je le serai demain. D’ailleurs mon enveloppe corporel ne peut déterminer qui je suis car je suis plus qu’un corps. Je suis un esprit, une personne. En ce moment j’aimerais perdre du ventre et un peu de bras, c’est légitime, je le veux pour moi même. Et l’une des choses qui m’aide à m’aimer tous les jours un peu plus, c’est quand je ferme les yeux et que j’entends Dieu, mon père, mon créateur, me dire » Tu es belle ma fille, je t’aime ». Ces paroles réchauffent mon cœur.
Tu es une femme extrêmement belle. Mince, grosse, avec du ventre, avec ou sans sein, petite poitrine, grande taille, petite taille, claire ou mince. Tu es une créature divine alors aime toi et les autres t’aimeront. Que ton regard sur toi même influence le regard des autres sur toi et plus jamais le contraire.