Kamissa, un combat qui nous concerne

Après des jours de lecture difficiles j’ai pu enfin achever le roman Kamissa et il mérite d’être lu par tous, parents, enfants, corps enseignants et dirigeants politiques.  L’art, qu’il soit littéraire ou cinématographique a un devoir d’engagement envers les causes que défendent les différents artistes. Guy Kalou et son épouse Victoire Kalou sont des artistes engagés. Avec Kamissa le couple veut lutter contre les grossesses en milieu scolaire. Ils nous présente donc un roman qui a été adapté au cinéma. Je n’ai pas encore eu la chance de voir le film, mais j’ai lu le livre et j’ai hâte de pouvoir mettre des visages sur les noms des personnages.

Kamissa est l’histoire d’un système éducatif dont les méthodes d’éducation anciennes ne parviennent plus à encadrer les enfants. C’est l’histoire de nombreuses filles qui dans nos écoles se retrouvent enceintes par manque de connaissance.  C’est le combat d’un éducateur qui se bat pour faire bouger les choses et faire voter une loi qui viendra à bout des grossesses en milieu scolaire: L’éducation sexuelle au programme scolaire.

L’éducation sexuelle je le pense est réellement une solution pour éduquer nos enfants, nos petits frères afin de les rendre responsables de leurs actes. Pour parler de sexualité avec un enfant il faut avant tout donner à l’enfant un cadre dans lequel il a le droit de parler, de se confier. Il faut lui donner une oreille attentive et répondre à ses questions même les plus ”gênantes”. Le sexe est sujet tabou dans nos foyers. L’éducation sexuelle des enfants est confiée à internet, ou aux expériences de leurs amis. Mais que apprenons nous à nos enfants ?

Pour beaucoup de parents, la meilleure éducation sexuelle c’est de prôner sinon exiger l’abstinence sexuelle et instruire sur la chasteté selon les livres saints. C’est bien noble mais combien de fois insuffisant ?

J’ai la chance d’avoir une maman gynécologue. Dès mes 13 ans, maman m’a parlé de sexe. Je me souviens que tous les trajets en voiture, à deux, étaient des occasions pour m’éduquer en douceur. Elle disait “Tu dois attendre ton mari pour pouvoir avoir des rapports, mais si jamais tu tombes amoureuse, si jamais ça arrive que tu ai des rapports sexuels, EXIGE le préservatif. Il faut savoir qu’une seule fois, non protégé peut te faire tomber enceinte, en plus il y a les maladies sexuellement transmissible. Je t’encourage à te préserver jusqu’au mariage mais on n’est jamais trop prudent.” Ce genre de paroles elle me les disait à chaque fois qu’elle le pouvait. Je ne répondais rien par pudeur, mais mes oreilles et mon esprit enregistraient et je savais les conséquences d’une sexualité non protégé.

Aujourd’hui les réalités des familles sont différentes d’une couche sociale à l’autre. Certaines familles meurent de famine et n’ont pas le temps de gérer les montées d’hormones de leurs enfants. Ces enfants là ? Qui doit les éduquer ? Le système éducatif en a le pouvoir.

Certains pensent qu’une éducation sexuelle à l’école serait une invitation à l’acte sexuel. Ils pensent leurs enfants tellement sages et innocents qu’ils ont peur de leur donner envie de coucher rien qu’en leur parlant de contraception. C’est bien dommage! Parce que pour éviter qu’il y ai des Kamissa il faut ouvrir le dialogue et appeler un chat, un chat, un sexe, un sexe.

Kamissa c’est aussi la dénonciation de certaines pratiques qui minent nos écoles. C’est la mise en lumière sur ces enseignants qui n’hésitent pas à draguer, harceler, coucher, avec leurs élèves en échange d’une meilleure moyenne. Parce oui, disons le sans faux semblant c’est une réalité.

Dans Kamissa j’ai appris l’expression “Dou dans dou”, pour parler d’une méthode abortive.

Avortement, les murs de nos écoles sont tachées de sang de foetus tués. Depuis mes premiers jours au collège jusqu’a l’université, j’ai fréquenté 4 écoles et dans ces 4 écoles j’ai vu des avortements qui ont fini en bain de sang dans les toilettes. J’ai même vu un fœtus mort dans une des ses écoles. En 3ème déjà j’avais des amies de classe qui avaient avorté plus d’une fois !

Arrêtez de vous voiler la face ! Arrêtons de faire de la sexualité un sujet tabou, certes l’acte sexuel est précieux, mais en parler à nos jeunes ne va pas les tuer au contraire.

Je conseil vivement ce livre, car toutes les scènes décrites sont vraies, sont réelles . Car ce combat devrait être l’affaire de tous. Je ne suis pas psychologue mais je suis une jeune femme qui a eu la chance d’être éduquée et je suis prête à être une oreille et une conseillère pour tous les jeunes frères et sœurs qui auront besoin de parler, car avant que les réformes naissent c’est à nous de nous engager.

 

                                 

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