Ces derniers temps, je suis piquée par le virus de la lecture. Moi qui lisait difficilement un livre par semestre, je me suis retrouvée à lire 3 livres par semaine. Dans ma fièvre littéraire, j’ai lu Kajeem.
Je connais Kajeem depuis déjà plusieurs années. Il arrivait qu’on se croise à des événements ou dans les rues de mon quartier. C’est un artiste ivoirien que j’admirais pour son calme. C’est lors d’un livresque de Yehni Djidji que j’ai découvert qu’en plus d’être un artiste musical, l’homme était aussi auteur d’un livre. A l’époque je ne me suis pas intéressée à l’oeuvre, ni à l’oeuvre, ni à la musique de l’artiste.
Mon histoire avec Kajeem est remonte à mon enfance. Quand j’étais plus jeune, à chaque fois qu’un de ses clips passait à la télé, mes sœurs me chahutaient en me disant « Ah voici ton oncle, tu ressembles à ton oncle ! » J’ai donc passé ma vie à vivre un peu avec ce souvenir et cette information, sans savoir si elle était vraie ou fausse, mais j’ai toujours eu l’impression d’avoir une histoire particulière avec lui.
Il y a quelques semaines j’assistais à la fête du livre, et c’est ce jour là que j’ai vraiment connu Kajeem. Excitée, émerveillée par l’artiste que je découvrais, par son coeur, sa vision ! J’écrivais sur Facebook que Kajeem avait réveillé en moi l’amour des mots.
J’ai chanté, dansé, reconnu certaines mélodies… J’ai pris plaisir et j’ai aimé subitement l’artiste. A la fin du concert, il était évident pour moi de me procurer son oeuvre, d’avoir une dédicace et une photo, ce que je fis.
Le petit garçon qui peinait à parler est le titre de l’oeuvre, mais également le titre d’une des nouvelles qui m’a le plus touché.
Le livre de Kajeem est un recueil de 10 nouvelles. Ce livre dès les premiers pages m’a fait réfléchir. C’était l’une des premières fois qu’une Préface me donnait envie de découvrir un livre. Venance Konan aura réussit à me séduire et à m’introduire dans le livre. Je me souviens qu’après avoir lu la préface, je partageais sur l’un de mes réseaux une réflexion qui disait entre autre que : la préface est la première vitrine du livre. Elle peut retenir ou faire fuir un lecteur, il faut donc savoir à qui confier l’écriture de sa préface.
Ce que j’ai aimé dans l’oeuvre c’est le style d’écriture poétique. Les belles figures de styles, les images utilisées par l’auteur pour décrire et relater. Ce sont les leçons de vie et l’éternel émotion que je recherche dans les livres ! Humour, satire, amour, peine, vocabulaire, amitié, trahison, politiques, tout est relaté avec tellement de pudeur et de beauté que l’on planerait presque en lisant ce livre.
Le petit garçon qui peinait à parler est surement la nouvelle dans laquelle l’auteur a mis le plus de cœur. De la narration d’un petit Bègue nous découvrons un monde, son monde ! Et la chute de la nouvelle tellement douce et belle m’a donné une petite larme à l’œil.
Malheureusement l’aspect du livre ne donne pas envie de le lire. La maison d’édition semble avoir oublié que beaucoup de livres sont jugés à leurs couvertures.Derrière ce livre d’apparence banal se cache un agréable moment de lecture et des leçons d’humanité.
Je recommande vivement le livre de Kajeem car c’est un voyage à partager.
Après avoir partagé cette photo de l’artiste et moi sur Facebook, j’ai appris qu’il était réellement mon oncle. Les souvenirs de mon enfance n’étaient pas des mythes ? En tout cas je suis fière de partager surement des liens de parentés avec un artiste tel que lui.