Mon titre peut paraître étrange, pardonner aux morts, vous devez peut être vous demander comment on peut en-vouloir à un mort d’être… décédé? Moi j’avais la haine envers des morts et j’ai dû apprendre à pardonner pour qu’ils trouvent la paix et moi aussi d’ailleurs.
Quand j’ai perdu ma mère biologique, j’avais 7 ans. Et dans le même courant j’ai appris que mon père lui aussi était décédé et je n’avais aucun souvenir de lui. J’étais là, face à ma peine, avec mon cœur d’enfant en détresse, j’étais face à ce couple de » démissionnaires » que formaient mes parents et j’avais la rage.
Pour moi, ils étaient coupables d’abandon, ils m’avaient laissé et n’avaient pas eu assez de courage pour rester avec moi sur terre. Je me souviens avoir insulté ma maman, lui écrire qu’elle était méchante de m’avoir fait ça à moi qui croyait tellement en elle.
Je crois d’ailleurs que c’est surtout à elle que j’en voulais. Elle m’avait caché la mort de mon père, elle m’avait toujours mentit et là elle était morte avec son secret ! J’avais tellement de questions pour elle que j’avais la haine envers elle.
Puis j’ai commencé à en vouloir à mon père. Je lui reprochais le fait de ne pas m’avoir aimé, car s’il m’aimait il serait resté. Je lui en-voulait d’avoir laissé ma mère seule et de l’avoir plongé dans le chagrin.
Ah oui, parfois nous avons des choses à pardonner à nos disparus. Quelques temps avant son décès, maman sur un ton grave et de confidence m’avait dit ceci « Si jamais je meurs… »; et moi, je ne l’ai pas laissé finir sa phrase, je lui ai dit » non maman, tu ne vas pas mourir » Bah après sa mort je lui en ai voulu de ne pas avoir insisté ce jour là. Que voulait elle me dire ? Me parler de mon père ? Je ne saurai jamais.
Il m’a fallu pleurer de longues années et connaitre l’amour de Jésus pour comprendre que la mort ne prévient pas. Il a fallu que je repense à tout l’amour que maman avait pour moi pour comprendre qu’elle ne voulait pas me laisser. Il a encore fallu que je regarde mon nom » Ouattara Sikatchi Malicka« , pour réaliser que mon père m’avait donné le meilleur des héritages, son identité, son nom et que par conséquent il m’a aimé plus que tout.
Pardonner à nos disparus nous emmène à nous pardonner à nous même nos actes manqués. Il faut comprendre que la faucheuse est une maline et qu’elle n’a pas de ligne téléphonique. C’est pour ça qu’il faut profiter pleinement de nos proches et de les aimer à chaque seconde. Il faut accepter que tout ce que Dieu permet à un sens précis et se réjouir d’avoir connu ces personnes que nous perdons.
Aujourd’hui je sais que dans le ciel j’ai des anges qui viellent sur moi , je suis réconciliée avec cette part de ma vie et je me porte comme un charme, parce que j’ai réussi à pardonner.