Cette expression ne vient pas de moi. Je l’ai entendu d’un ami entrepreneur et j’adore la vision. Soyons libanais est un appel à la cohésion, à l’union. Voyez vous, une société qui veut évoluer est une société dans laquelle les habitants se soutiennent entre eux. C’est une société ou soutenir l’initiative d’un des nôtres est un devoir d’honneur.
Je ne sais pas sur quelle partie du globe vous vivez, mais chez moi en Côte d’Ivoire, nous sommes le prototype parfait de l’africain noir. L’africain noir ne désigne pas le degré de mélanine d’une peau, non cette expression ne désigne pas une race mais une mentalité.
L’africain noir est celui là qui veut réussir, qui veut être au devant de la scène et qui prie parfois pour ne pas que son semblable brille plus que lui. C’est cet individu incapable de soutenir les projets des autres, ni de se réjouir du bonheur d’autrui. Mais qui attend que tout le monde l’acclame. Chez nous, nous consommons rarement local, on estime que ce qui vient d’ailleurs est toujours mieux. Pourtant dans nos salons, dans nos maisons, nous disons toujours des choses comme : » Les ivoiriens sont trop paresseux, ils ne font jamais rien de bien ».
Un mensonge qu’on s’est inventé pour cacher les talents de notre société. Soyons libanais !
Soyons comme ces communautés qui elles, ont compris que l’union fait la force.
Arrêtons de penser intérêts personnels, pensons intérêts communautaires. Arrêtons de torpiller les projets de nos amis, de nos frères. Cessons de jalouser la réussite de ceux qui se battent et se tuent au travail.
La société ivoirienne regorge de talents et de jeunes porteurs de projets ambitieux, la première aide dont ils ont besoin, c’est de l’encouragement de la communauté. Car cette communauté à la force de pousser ces projets au devant de la scène. Et toutes les fois où un ivoirien aura gagné quelque chose, aura créé quelque chose, sa joie devrait être la fierté de toute la nation.
Nation, oui je crois que c’est le sens de ce mot que nous ignorons nous, africains noirs. Il y a cette définition du mot, que j’ai eu à lire il y a des années, et qui m’a marqué, elle dit : « Une nation est une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. »
Je pense que pour atteindre le développement, nous n’avons pas besoin des politiques, nous n’avons pas besoin de milliard, nous avons besoin d’une mentalité qui nous unira les uns aux autres et nous fera travailler ensemble pour développer notre société.
Etre libanais, c’est courir manger dans le restaurant de notre frère ivoirien qui se lance dans entrepreneuriat. C’est lui donner des conseils pour améliorer son affaire. C’est courir regarder du cinéma local ! C’est courir acheter les livres d’auteurs locaux, c’est consommer le riz de cette femme qui produit pour nous… c’est aller aux spectacles de nos artistes ! C’est reconnaître la valeur des choses et participer à leur évolution.
Ces mots que je partage avec vous aujourd’hui sont valables pour nous ivoiriens, pour le Cameroun, le Bénin, l’Inde… Et tous les pays du monde car c’est en étant une communauté unie, que nous serons plus forts. Soyons libanais les amis ! Soyons acteurs de la réussite de nos frères. Soyez intelligents et distingués, soyons notre propre force.
L’humanité ou le genre humain ne vivra en paix que lorsqu’il ne formera qu’un seul corps, une Nation.
Anacharsis Cloots – 1755-1794 – La Révolution universelle