Enfants de la décharge

Aujourd’hui, j’ai vécu une expérience unique grâce à l’association Tchiley.  J’ai intégré  il y a environ 4 ou 5 ans. Le temps passe vite ! Avec cette association, j’ai pu me rapprocher des enfants. Donner de l’amour, apprendre à des enfants à lire, à rire et surtout j’ai pu découvrir à quel point les enfants sont géniaux et intelligents. La journée d’aujourd’hui  nous a conduit à ASA: Afrique, Secours et Assistance. Cette ONG située à Akouédo village, s’occupe des enfants non scolarisés qui travaillent à la décharge publique.

 

Enfants, décharge, ces mots ne devraient pas apparaître dans la même phrase, mais la réalité est triste. Ici, beaucoup d’enfants doivent travailler dans les décharges afin d’aider leurs parents, ou leurs tuteurs légaux. D’après l’animatrice, beaucoup d’enfants, viennent des pays voisins de la Côte d’Ivoire. Ils sont confiés à un oncle ou une tante qui préfèrent exploiter ces enfants, au lieu de les laisser aller à l’école.

Les mots des enfants m’ont beaucoup bouleversé aujourd’hui, une d’entre elle, âgée d’environ 12 ans confiait ceci: ” J’ai arrêté au CP2, ma tante dit que si je réussis là est ce qu’elle va bouffer mon argent aussi, donc je reste à la maison pour surveiller son enfant”. Il y avait aussi ce jeune garçon timide, qui travaillait à la décharge, a eu la chance d’arrêter, pour intégrer l’ONG mais malheureusement a dû arrêter d’apprendre à ASA. Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu ” Je travaille”… Tu travailles où ? ” Je vends dans boutique”…. Qui sont ils ces parents qui refusent de laisser les enfants aller à l’école, malgré la gratuité qu’offre l’ONG?

J’ai eu la chance d’animer un atelier avec une de mes amies. J’ai appelé cet atelier ” Expression libre”. C’était le lieu pour moi d’écouter les enfants, interroger leurs rêves et leurs ambitions. Je suis heureuse de voir que ces enfants ont des rêves, malgré la difficulté de leur vie. Ils rêvent de devenir pompier, médecin, avocat, magistrat, ingénieur, maçon, mécanicien, policier, ministre, coiffeuse, commerçante, enseignant, scientifique et même photographe. Une des enfants très timide, m’a confié qu’elle voulait devenir “Servante”. J’avoue que son manque de rêve m’a donné froid dans le dos, mais je me suis souvenue que moi aussi, quand j’étais enfant, je voulais devenir servante.  J’ai cependant expliqué aux enfants, qu’il ne fallait pas avoir peur de rêver et surtout de rêver grand !  Je leur ai donné pour mission d’être des ambassadeurs, afin d’aller dire aux parents qui refusent de laisser les enfants venir à l’école, que l’école est importante et que au centre ASA elle est gratuite. J’ai aussi insisté sur le fait qu’ils pouvaient eux même apprendre à lire et à écrire à leurs amis.

Ça fait mal de savoir qu’il y a des populations qui vivent si près de nos déchets. De voir des enfants travailler et trier ces déchets pour avoir quelques pièces. C’est méchant pour les adultes de refuser de donner une éducation aux enfants qu’on leur confie. C’est atroce de voler l’enfance de ces enfants qui n’ont jamais demandé à venir au monde.

Une chose est certaine, nous devons tous être les ambassadeurs, nous devons être la voix des enfants. Comment sauver l’avenir de notre pays? C’est une question qui nous concerne tous.

Merci à Tchiley pour cette journée.  Vous aussi soutenez l’association via la page Facebook.

La peinture faite par les animateurs et les enfants

 

 

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